Le potentiel dune agriculture intelligente face au climat
Le potentiel d’une agriculture intelligente face au climat
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Introduction
Introduction À une époque de changement climatique et de croissance démographique, les solutions qui associent atténuation et adaptation sont fortement recommandées, particulièrement dans les régions où la pénurie de ressources peut être déterminante pour la sécurité alimentaire.
Le développement agricole est un des instruments les plus puissants pour lutter contre l’extrême pauvreté. L’agriculture favorise la prospérité partagée et la croissance économique : outre le fait que la croissance du secteur agricole est deux à quatre fois plus efficace que d’autres secteurs pour améliorer les revenus des plus pauvres, l’agriculture est également à l’origine d’un tiers du produit intérieur brut (PIB) mondial (2014). Les chaînes de valeur agricoles ont besoin d’énergie à tous les niveaux, c’est-à-dire pour la production, la récolte, le stockage, la transformation et la commercialisation. L’énergie joue un rôle clé pour améliorer la productivité et moderniser les systèmes de production agricole. Les besoins en énergie associés sont très variés et peuvent être satisfaits de différentes manières, qui vont des animaux de trait aux machines motorisées en passant par la main-d’œuvre humaine. En fonction du type d’énergie dont la chaîne de valeur a besoin, les formes traditionnelles peuvent être remplacées par des technologies d’énergie renouvelable, qui fournissent des services pour soutenir les processus de production. L’irrigation, par exemple, a besoin d’énergie pour le pompage. En fonction des conditions locales, cette énergie peut être obtenue à partir de sources non polluantes. Pendant les activités post-récolte, l’énergie est fondamentale à toutes les étapes de la transformation mais aussi pour préserver les aliments. Elle permet ainsi d’obtenir des produits de meilleure qualité et d’améliorer l’efficacité de la production et les revenus des agriculteurs. Non seulement l’utilisation d’énergies renouvelables ouvre l’accès à des processus de production améliorés, mais elle agit comme une mesure d’atténuation du changement climatique. En savoir plus…
Besoins énergétiques des petits exploitants agricoles
Il est compliqué de quantifier les problèmes d’accès à l’énergie dans les systèmes alimentaires basés sur les petits exploitants, car les sources et les utilisations de l’énergie sont très variées. En fonction du niveau de puissance requis et des ressources disponibles au niveau local, différents types d’énergie sont utilisés : énergie électrique pour le pompage, le raffinage, le refroidissement ; énergie mécanique pour la production et la transformation ; et énergie thermique pour les processus à valeur ajoutée tels que la cuisson, le séchage ou le refroidissement.
Il est essentiel d’aligner les priorités sur les conditions locales : les interventions doivent être axées sur les populations et personnalisées en fonction du contexte local, sur la base d’une vision globale des besoins énergétiques des petits exploitants. Dans les pays du Sud, ceux-ci pourraient bénéficier des effets positifs qu’apportent les services énergétiques modernes à l’agriculture. La mise en œuvre peut se faire via la promotion de différentes initiatives, par exemple, par des programmes d’électrification à grande échelle et des systèmes énergétiques hors réseau, ainsi que par des approches participatives impliquant la population locale, en fonction des besoins énergétiques de chaque situation. En savoir plus…
Pour identifier d’autres possibilités de réduire l’impact de l’agriculture sur le climat et l’environnement, il est possible d’utiliser les données sur les émissions liées à l’agriculture qui peuvent aider les pays à atteindre leurs objectifs de sécurité alimentaire, de résilience et de développement rural. Parmi les exemples d’approches d’atténuation figurent notamment l’augmentation du carbone du sol, la réalisation de cycles fermés de nutriments, la modification des habitudes de consommation et de gaspillage, l’amélioration des connaissances scientifiques sur la dynamique du protoxyde d’azote et le développement de méthodes permettant d’évaluer de manière optimale les systèmes agricoles. En savoir plus…
L’agriculture intelligente face au climat (AIC) est une approche intégrée utilisée pour gérer les défis interconnectés de la sécurité alimentaire et du changement climatique. Elle a pour principaux objectifs l’amélioration durable de la productivité agricole, l’adaptation et la résilience accrue des systèmes agricoles et de la sécurité alimentaire au changement climatique et la réduction des émissions de gaz à effet de serre issues de l’agriculture. D’autres liens vers différents rapports, vidéos et récits dépeignant l’AIC sont disponibles ici. En savoir plus…
Rôle du genre dans le nexus énergie-agriculture
Dans les pays du Sud, l’agriculture emploie jusqu’à 70 % de la main-d’œuvre, dont une majorité de femmes. Le secteur joue un rôle important dans le développement économique et peut potentiellement résoudre l’inégalité de genre en améliorant l’efficacité énergétique et la productivité du secteur. Cela signifie que l’accès à des services énergétiques améliorés dans l’agriculture peut modifier le statut social, économique et politique des femmes en limitant le temps et les efforts consacrés aux activités ménagères, en apportant de meilleures conditions de santé et d’éducation, en améliorant les possibilités de création de revenus et en facilitant leur participation aux affaires publiques. Le rôle du genre dans le nexus agriculture-énergie est complexe et concerne toutes les étapes de la chaîne de valeur agricole, depuis la répartition des terres jusqu’à l’accès au crédit en passant par l’accès aux intrants agricoles (semences, engrais, etc.). Lorsque les femmes ont plus facilement accès à des intrants agricoles vitaux comme les technologies d’irrigation, elles améliorent de manière substantielle leur productivité agricole et leurs revenus. En savoir plus…
Approches en faveur d’une agriculture intelligente face au climat
Même si la transformation des aliments est la plus forte émettrice de gaz à effet de serre, elle est également la principale source de création de revenus. Confrontés à une hausse de la demande et de la production alimentaires, les pays émergents pourraient améliorer considérablement leur situation financière en adoptant des étapes de transformation à valeur ajoutée tout au long des chaînes de valeur agricoles. Pour obtenir des bénéfices maximums, il est important d’inclure des énergies renouvelables et des mesures d’efficacité énergétique dans les étapes de la chaîne de valeur qui demandent le plus d’énergie, ce qui permet d’économiser des ressources (financières également), de réduire l’impact environnemental et de s’adapter à différentes conditions climatiques. La mise en œuvre de mesures d’efficacité énergétique doit obligatoirement commencer par une analyse des lacunes technologiques. Mais de multiples obstacles ont empêché la mise en œuvre de solutions respectueuses du climat, alors qu’elles sont pourtant d’utilisation facile. C’est pourquoi il est important, pour garantir le succès des mesures d’amélioration dans ces secteurs interconnectés, que la coopération internationale propose des services de conseil axés sur le nexus alimentation-énergie-agriculture. En savoir plus…
Technologies
Il est crucial, pour l’agriculture intelligente face au climat et pour la production alimentaire, d’identifier les innovations technologiques qui conviennent le mieux aux différentes étapes de la chaîne de valeur afin d’améliorer l’efficacité énergétique. Peu électrifiées, les régions rurales des pays en développement sont les mieux placées pour bénéficier de l’introduction de solutions d’énergie propre, qui apportent de nombreuses possibilités de modernisation. Pour fournir de l’énergie durable au secteur agroalimentaire, il est donc important d’élaborer une cartographie des intrants énergétiques tout au long de la chaîne de valeur et d’améliorer l’efficacité à chaque étape.
Sources d’énergie renouvelable et efficacité énergétique dans l’agriculture
Différents types d’énergies renouvelables (solaire, biomasse, éolien, hydroélectricité, etc.) conviennent plus ou moins aux différentes étapes de la chaîne de valeur agricole. Sachant que l’efficacité de ces sources d’énergie renouvelable dépend fortement de la situation géographique, le fait de savoir quel type d’énergie convient le mieux à tel lieu et à telle étape de production agricole aide les agriculteurs à optimiser leur productivité. Le potentiel pour les régions rurales hors réseau est particulièrement important, puisqu’elles peuvent tirer profit de la plupart des programmes d’électrification de ce genre. En savoir plus…
Le secteur de la transformation des aliments est particulièrement propice aux énergies renouvelables et aux mesures d’efficacité énergétique, notamment pour des processus tels que le séchage, le refroidissement, le raffinage et le pressage. En consolidant l’efficacité énergétique de la transformation des aliments, il est possible d’améliorer considérablement les revenus des agriculteurs ainsi que leur compétitivité sur les marchés locaux et internationaux. Des systèmes tels que les réfrigérateurs, les moulins et les fours de séchage peuvent parfaitement fonctionner aux énergies propres (photovoltaïque solaire, biomasse, biogaz ou énergie thermique) au lieu d’utiliser le diesel conventionnel ou l’électricité du réseau. Outre leur caractère durable, ces solutions sont souvent plus rentables. En savoir plus…
Il est également possible d’adopter des énergies renouvelables et des mesures d’efficacité énergétique pour la préparation des aliments. Les méthodes conventionnelles sont généralement inefficaces et mauvaises pour la santé de leurs utilisateurs, problèmes que l’introduction d’énergies renouvelables dans les ménages permet de résoudre facilement. Les réchauds au bois traditionnels peuvent, par exemple, être remplacés par des réchauds au biogaz plus efficaces, qui réduisent largement la pollution intérieure. En savoir plus…
Publications et outils
Énergie renouvelable : perspective de genre
L’énergie renouvelable emploie environ 32 % de femmes contre 22 % dans le secteur de l’énergie dans son ensemble. Les femmes sont cependant beaucoup moins nombreuses aux postes liés aux sciences, à la technologie, à l’ingénierie et aux mathématiques (STEM) qu’aux postes administratifs. Ce rapport de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) étudie la question de l’égalité de genre dans le secteur. S’appuyant sur une enquête innovante menée auprès d’employés, d’entreprises et d’institutions, il conclut qu’il reste beaucoup à faire pour améliorer la participation des femmes et leur permettre d’utiliser pleinement leurs talents. L’IRENA estime que le nombre d’emplois dans les énergies renouvelables pourrait passer de 10,3 millions en 2017 à près de 29 millions en 2050. La transition énergétique mondiale actuelle est l’occasion de créer de nouveaux emplois et de remodeler tous les aspects de la production et de la distribution de l’énergie. Les énergies renouvelables offrent de nombreuses opportunités tout au long de la chaîne de valeur et nécessitent donc des compétences variées. Mais le rapport note que ces opportunités doivent être accessibles à tous et que leurs bénéfices doivent être répartis de manière équitable. En savoir plus…
Comprendre l’impact de genre : guide pratique de l’approche Lean Data
Cette publication d’Unilever, Acumen et 60 decibels présente la boîte à outils Lean Data Gender Toolkit et explique comment elle a été utilisée pendant huit mois pour mesurer les impacts de genre de cinq projets répartis dans quatre pays. Les autres sections du rapport détaillent l’approche, les enquêtes et la méthodologie utilisées pour la Lean DataSM Gender Toolkit et offrent une analyse de chaque projet ainsi que des informations consolidées. L’objectif est de fournir une approche simple, facile à utiliser et concrète pour aider les entreprises, les concepteurs de programmes et les investisseurs à comprendre la dimension de genre de la pauvreté ainsi que l’impact de genre des entreprises et des programmes qui travaillent avec des individus vivant dans la pauvreté et à tous les niveaux de revenus. Cette méthodologie et cette boîte à outils n’ont pas pour but de recruter davantage de femmes comme clientes, mais plutôt de libérer le potentiel des femmes en tant que décideuses, employées, entrepreneures et leaders. En savoir plus…
Co-optimiser les solutions : eau et énergie pour l’alimentation humaine, l’alimentation animale et la fibre
Le rapport du Conseil mondial des entreprises pour le développement durable (WBCSD) révèle qu’il est possible de réduire l’impact environnemental tout en augmentant la production. Dans un scénario de statu quo, la consommation d’énergie dans l’agriculture pourrait augmenter de 84 % d’ici à 2050 en raison de l’expansion démographique. L’agriculture est aussi la plus grande consommatrice d’eau au monde puisqu’elle utilise près de 70 % de l’ensemble des ressources en eau. Elle est également un des principaux contributeurs du réchauffement mondial, alors que sa dépendance à l’eau la rend très vulnérable au changement climatique. Il est toutefois possible de répondre à la demande alimentaire croissante tout en minimisant l’impact environnemental grâce à l’adoption de solutions co-optimisées. Les entreprises jouent un rôle clé pour trouver des approches synergiques innovantes, telles que la culture de variétés intelligentes, la gestion intelligente des cultures, la production efficace d’engrais, les systèmes agricoles mixtes, la gestion des eaux bleues et vertes et la réduction des pertes et du gaspillage alimentaires. Conscient que la demande de ces produits va augmenter considérablement, le rapport met l’accent sur l’alimentation humaine, l’alimentation animale et la fibre. En savoir plus…
Cartographie de l’énergie
Une attention croissante est accordée au problème du changement climatique en lien avec la production alimentaire. Le manque d’accès à des technologies énergétiques modernes et propres empêche la mise en œuvre de technologies de production et de transformation qui pourraient pourtant améliorer la productivité agricole, accroître la valeur ajoutée et réduire les pertes post-récolte. Affectées par les impacts négatifs du réchauffement climatique, les chaînes de valeur agricoles doivent trouver de nouveaux moyens d’adaptation qui, associés à des technologies appropriées, peuvent à leur tour donner naissance à des approches d’atténuation. Une méthode de cartographie de l’énergie a été élaborée sur la base de la méthodologie ValueLinks.
L’objectif est d’apporter aux professionnels du développement une vue d’ensemble des formes d’énergie utilisées par chaque processus à chaque étape de la chaîne de valeur. Cette vue d’ensemble leur permet ensuite de mieux comprendre l’accès à l’énergie, l’intensité énergétique et le potentiel d’interventions liées à l’énergie. En savoir plus…
Possibilités pour les chaînes agroalimentaires de devenir économes en énergie
En raison de la demande alimentaire croissante et de l’adoption récente de régimes alimentaires plus riches en protéines, les systèmes agroalimentaires doivent, pour rester durables et rentables, adapter leurs intrants énergétiques. Le rapport présenté utilise différentes études de cas régionales et chaînes de valeur (lait, riz et légumes) pour montrer ce qu’il est possible de faire pour réduire l’utilisation des combustibles fossiles dans l’agriculture et améliorer l’efficacité à différentes étapes de la chaîne de valeur. Il identifie les principaux problèmes auxquels la transition vers des technologies respectueuses du climat est confrontée et énumère différentes approches permettant de favoriser leur adoption. Il propose également une série d’outils pour évaluer l’adéquation et la rentabilité des interventions énergétiques le long de la chaîne de valeur agroalimentaire, avec notamment une analyse de la chaîne de valeur, une évaluation technico-économique, une évaluation bioénergétique et une évaluation au niveau de l’exploitation agricole. Enfin, il identifie les principales lacunes de connaissances ainsi que différentes approches potentielles pour y remédier. En savoir plus…
Coûts et bénéfices des technologies énergétiques propres dans les chaînes de valeur du lait, des légumes et du riz
Après le rapport Opportunities for Agri-Food Chains to become Energy-Smart (possibilités pour les chaînes agroalimentaires de devenir économes en énergie), une deuxième partie présente les facteurs économiques liés à la transition énergétique visée par les systèmes agroalimentaires durables. La deuxième étude, qui est présentée dans ce rapport, met l’accent sur les trois mêmes chaînes de valeur que le premier rapport et se concentre sur des technologies d’énergie propre similaires. Elle analyse les coûts, les bénéfices, le potentiel de durabilité et les impacts imprévus au niveau même de l’intervention (c’est-à-dire, au niveau de l’agriculteur ou du transformateur des aliments). Une approche méthodologique a été élaborée pour permettre d’obtenir une analyse coût-bénéfice fiable et complète. Elle met en lumière les coûts environnementaux et socio-économiques cachés des interventions, par exemple les subventions gouvernementales aux carburants fossiles. La valeur ajoutée potentielle de ces technologies pour différentes parties prenantes est ensuite évaluée au moyen d’une série d’études de cas portant sur les mêmes chaînes de valeur agricoles. En savoir plus…
Émissions de gaz à effet de serre issues de la production et de la transformation des aliments
Les opérations de production et de transformation des aliments émettent beaucoup de gaz à effet de serre. Il est donc important d’étudier les différentes sources pour pouvoir déterminer le potentiel d’atténuation à toutes les étapes des chaînes de valeur agricoles. En moyenne, chaque ménage émet 4,4 tonnes de gaz à effet de serre, soit 16 % des émissions totales résultant de la consommation privée. À elle seule, la production d’aliments représente 45 % de ce total, le reste étant lié au stockage et à la préparation des aliments ainsi qu’au chauffage partiel de l’espace (cuisine) et aux déplacements pour faire les courses. Sur la base d’une analyse quantitative des émissions de gaz à effet de serre de différents aliments, cet article compare la chaîne d’approvisionnement de ces produits selon qu’ils proviennent de l’agriculture conventionnelle ou de l’agriculture biologique. La méthode d’analyse des flux de matières utilisée ici commence par la consommation des aliments et étudie tous les matériaux énergétiques et tous les modes de transport qui y sont associés à différents stades. En savoir plus…
Manuel d'information sur le climat pour les communautrés Agricoles - Ce dont les exploitations agricoles ont besoins et ce qui est disponible
Publié par la FAO, ce guide fournit des informations sur les informations météorologiques et agroclimatiques les plus pertinentes et les plus importantes mises à disposition par le Service météorologique national et identifie également les besoins des agriculteurs en matière d'informations climatiques. Ce manuel met ensuite en évidence les connaissances locales des agriculteurs, qui sont souvent négligées mais qui constituent un facteur clé pour faire face au changement climatique. En savoir plus...
Changement climatique & Systèmes alimentaires: Évaluer lesImpacts et les Opportunités
Cette publication du Meridian Institute présente huit principes clés des systèmes alimentaires face au changement climatique, à savoir l'interconnexion, l'équité, la résilience, le renouvellement, la réactivité, la transparence, l'échelle et l'évaluation, afin de soutenir l'engagement des parties prenantes dans l'élaboration de stratégies de transformation des systèmes et l'identification des possibilités d'adaptation et d'atténuation pour une agriculture intelligente face au climat. Il comprend également trois exemples de possibilités d'atténuation ou d'adaptation. En savoir plus...